Pourquoi ? mais pourquoi un blog ?

Carrefour est pour, Auchan méchant, Leclerc persévère... Tantôt jolies, tantôt aigries, les caissières de votre hypermarché favori vous inspirent de la pitié, du mépris, de l'indifférence? Vous vous demandez si les "bip!" de la journée résonnent dans leur tête la nuit? Vous vous en foutez? Vous voulez en savoir plus? Sont-elles payées à ne rien faire? Que font-elles lorsqu'elles ne font rien? et Pourquoi une des roues du charriot dit "f*ck!" aux trois autres?
Que vous a-t-on caché sur ce que vous savez déjà? Sur vos habitudes? Etes-vous un vrai client?
Vous pensez tout connaitre sur l'univers extraordinaire du scanner aux multiples rayons lasers? Vous faites très bien la différence entre une batavia et une scarole? Alors faites chauffer la carte bleue, feuilletez votre chéquier pour vous assurez qu'il vous en reste quelques-uns, détachez votre caddie de celui qui le précède, et préparez vous à déchanter comme jamais vous n'avez chanté! Avec vos yeux, vos oreilles et le bout de vos doigts ! Passez donc du côté obscure de la caisse, où rêve et réalité vivent en harmonie comme le salade-tomate-oignon d'un sandwich kebab...
Parce qu'Internet le vaut bien et que le monde part en vrille, un ex-caissier aux chromosomes XY vous fait découvrir ses chroniques complètement à l'ouest!
Suivez le guide!

Vous l'avez pris où? (1/2)

Il y a ces petites choses désagréables dans la vie, qui vous arrivent à peu près tous les jours mais que vous ne remarquez presque plus, je veux parler de la chaussette trouée, du collant filé, du manque de sel dans la purée, du collègue qui vous grille à la machine à café, des infos qui vous rabâchent la mort d'une personne décédée, ou encore de ce paquet de lait pas tout à fait vide mais qui, à quelques gouttes près, nécessite l'ouverture d'un nouveau paquet... il y a tout ça... et puis il y a... L'Article qui ne Passe Pas.

Selon de nombreux instituts de sondage véreux vendus corps et âme à la cause politique, ce désagrément technique à la caisse apparait clairement comme étant LE mal qui gangrène le plus la vie des français, loin devant les Feux de l'amour. Pas étonnant qu'en 2010 ce problème soit à lui seul la cause de pas moins de 150 000 divorces, 2600 attaques à main armée, 18650 prises de RTT, et 1260 épisodes de Plus Belle la Vie...

A chaque passage en caisse, il est fréquent que tout un chacun appréhende cet instant funeste où la caissière se rend compte qu'il n'y a pas de code barres sur un produit, ou lorsque retentit ce bip caractéristique émanant de la caisse indiquant que le produit scanné est inexistant... Parce que quand cela vous arrive, alors c'est tout votre monde qui s'effondre, et la mort du Roi de la Pop n'est que pipi de chat à côté de cette catastrophe. Dans un moment de lucidité vous vous dites "pourquoi moi? et pourquoi sur une boite de préservatif? Je n'ai pourtant pas voté Sarkozy!", persuadés que ça n'arrive qu'à vous... mais non... 300 victimes dans la journée en moyenne, vous n'êtes jamais seul à morfler...

Plusieurs tentatives. Un passage, deux passages, trois passages, rien à faire, le produit s'obstine à ne pas vouloir passer... La caissière n'a plus qu'à décrocher le précieux téléphone et à composer le numéro qui fera surgir des abysses du magasin la seule personne en mesure de mettre un terme à ce chaos, Le Roller!

à suivre...

Quand ça ne passe pas, ça casse les bonbons,
Vous consommez, Nous encaissons.

CLIENT suivant !

Attente Musicale

Non non, les hypermarchés qui diffusent de la musique d'ascenseur ça n'arrive qu'aux States'. Pas de ça chez nous. Oh que non!
A la place, le PC sécurité (qui était aux platines) nous diffusait une compilation des meilleurs titres pop-rock-dance des 20 années précédentes. Même l'agent Roger, membre de l'unité tactique camerounaise de surveillance rapprochée de l'arrière caisse (le vigile quoi), m'a déjà fait remarquer que "L'acoustique d'un grand magasin, c'est assez particulier. Rien de tel que la magie des harmoniques ricochant d'un rayon à l'autre comme un galet sur le lac, ou l'étrange parcours de ces accords frappant les bacs à surgelés pour nous revenir ensuite aux oreilles imprégnés d'une fraicheur juvénile naissante, lorsque la puissance des alizés de nos...", me disait-il.
Et là, je l'ai laissé dans son délire. Je me suis éloigné... Durant les quelques moments d'inactivité perdus ça et là au beau milieu de mon "service" agité (magasin désert), après avoir épuisé les occupations habituelles (jouer avec le magnétisme de la machine à antivols, feuilleter le magazine télé, balayer l'horizon autour de moi à 360 degrés à la recherche d'un regard complice, ...), il m'arrivait souvent de me lever de ma chaise, de quitter ma caisse un instant pour profiter de cette musique qui résonnait dans l'air en tapant quelques pas de danse bien sentis. Le temps de faire rêver la foule en performant un moonwalk sur du johnny hallyday, et j'étais retourné à ma place... 10 numéros de téléphone en poche... La Classe!
En fait non, chui un mito. Je restais collé à ma caisse, scotché à ma chaise, comme un miséreux, et histoire de prolonger la magie de cet instant "sans clients", je m'adonnais à faire ce que toutes les caissières savent si bien faire: feindre l'occupation. Ou comment faire croire au client qu'on est pas disponible, qu'on fait autre chose, qu'on nettoie notre caisse, qu'on répond au téléphone, qu'on a mal au ventre, qu'on a envie de vomir, ou qu'on est sur le point de partir... En général, avec cette technique, le client, perplexe, passe son chemin et choisit plutôt la caisse suivante... YES PAPA ! Ça marche !


Bien sûr, vous connaissez la chanson,
Vous consommez, Nous encaissons.

cLiEnT SuivAnT !

PS: Si une caissière qui vous dit qu'elle préfère avoir des clients à ça caisse, arguant qu'ainsi le temps passe plus vite, n'en croyez pas un traitre mot. Elle adore qu'on la laisse tranquille la bougresse... Mais c'est comme ça qu'on l'aime...

Top! Flop!

Le tour de France reprend du service, les fabricants de seringues et autres entreprises pharmaceutiques prennent instantanément 20% à la bourse de Paris, et ça ne m'explique toujours pas d'où provient cette étrange citation aux accents diaboliques: "Miska Moska Mickey Mouse!"...


Alors que l'on s'apprête à lancer sur la ligne de départ une armée de cyclistes au sang modifié, dont les performances cybernétiques vont une fois de plus émerveiller la France qui se lève tôt et s'endort devant France 2, c'est l'occasion pour nous de poser LA question qui taraude les français, et les plonge régulièrement dans cet océan de dubitativité dont ils n'arrivent à émerger qu'avec l'aide d'un épisode de docteur House: Combien d'articles à la minutes une caissière peut-elle scanner, sans l'aide d'aucune injection de produits stupéfiants?

Avant de répondre à cette question et de rendre ainsi hommage à celui qui prendra le départ du Tour de France vêtu d'une combinaison Arena Power X-Glide persuadé qu'il échappera ainsi aux lois de la physique à l'aide d'une tenue non homologuée pour nager dans l'eau, j'aimerai moi aussi poser au monde une question de la plus haute importance: Pourquoi ?
La réponse est évidente, mais pas tant que ça...

Mais pour en revenir aux histoires d'articles à la minute, je dirais que c'est une interrogation qui à coup sur exige l'anecdote, nécessite l'anecdote, pousse à l'anecdote, force l'anecdote, et cette anecdote, la voici...

Le nouveau patron de caisse de l'époque, une espèce de sergent chef à la coupe moquette parfaitement taillée dont j'ai déjà eu l'occasion de parler il y a quelques temps, avait fait scotcher un très intéressant morceau de papier au dos de la porte du local caisse. Tel un Sarko schyzo cherchant constamment à opposer France qui travaille et France qui profite, le chef de caisse s'était mis en tête d'opposer chez les caissières celles qui baillent et celle qui scannent vite. Au mépris de tous les engagements du grenelle de l'environnement, il avait pris l'étrange initiative d'afficher à la figure des travailleurs ingrats que nous étions, ce qui n'était ni plus ni moins qu'un classement du nombre d'articles scannés à la minute par tête de bétail. Avec identification par matricule. S'en suivirent alors les conclusions qui vont bien. La 108 fait de la peine, le 146 est à la traine, la 117 est une flèche, la 215 fait de la lèche, la 223 est une brêle, la 152 fait du zèle... Mortel!
C'est sûr, depuis sa caisse numéro 38, Gisèle la championne et ses 30 références à la minute donnait absolument tout ce qu'elle avait, tout en rêvant secrètement d'être un jour promue en caisse 31. Tandis que Thierry l'étudiant en chimie qui scannait d'une main tout en faisant du texto de l'autre stagnait désespérément à 15 articles, raclant par la même occasion le fin-fond du précieux listing...

Quel beau cadeau qu'on nous avait fait là!
Mais heureusement, cette abomination radioactive de feuille au format A4 n'était affichée de manière très ostentatoire "Qu'à titre purement informatif!"
D'ailleurs, pour le prouver, dans le coin supérieur droit du top 50 on pouvait lire:
Plus de 20, C'est le Top!
Moins de 20, C'est le Flop!

Si avec tout cette misère affective on avait pas désormais toutes les raisons du monde de souhaiter au sergent de finir étouffé dans son caca, c'est surement que nous étions sous l'emprise d'un quelconque produit dopant.

Stéroïdes, EPO, et faux échantillons,
Vous consommez, Nous encaissons.

ClIeNt SuIvAnT !

Louise

Cheveux poivre et sales, Louise a la tignasse d'une femme de 105 ans. Son visage en parait 35, mais ses conversations font définitivement d'elle une femme mure. Elle aime parler du temps qu'il fait quand il fait moche, elle affectionne les échanges politiques façon comptoir de PMU, Chirac est un escroc... les politiciens? tous des voleurs. Comme quoi les explications les plus simples sont souvent les meilleures. Strictement incollable au top 50 des tâches ménagères, elle m'a souvent conseillé sur le nettoyage de mes habits, où comment ne pas laisser persister sur mes chemises l'ombre d'un faux pli, volant parfois au secours de mes nœuds de cravates, me voyant face à cette épreuve complètement démuni... Hasard de la vie, Louise arrivait toujours au travail accompagnée d'un sourire éclatant, tiroir caisse sous le bras, elle devait laisser imaginer au commun des mortels qu'elle exerçait le plus beau job du monde. Tandis qu'à quelques mètres de là, une demi douzaine de caissières se ferait volontiers arracher violemment 2 ou 3 molaires si cela pouvait leur permettre d'être ailleurs qu'à leur poste de travail, Louise, quant à elle, se dirigeant vers sa caisse, transpirait la joie de vivre des Ingalls, la bonne humeur de Dr Quinn, et la sueur d'une femme qui transpire.
Louise n'aurait jamais recalé un client à qui il aurait manqué 1 centime, elle n'aurait certainement pas refusé un paiement en espèces à une caisse réservée carte bleue, elle aurait toujours trouvé une issue diplomatique aux conflits inhérents à la fameuse caisse prioritaire...
Individu lambda parmi la foule, mais spécimen sigma des plus improbables dans l'océan des caissières aigries, elle avait le respect du client, l'amour des enfants, la patience de l'éléphant, et une haleine de chacal de temps en temps...

Un beau jour de mars, comme il ne peut en exister qu'un seul et unique dans une vie, bafouant le protocole, Louise part en pause, laissant à sa caisse son tiroir contenant les recettes de la matinée. 9 minutes plus tard, de retour à son poste de travail, pauvre femme! C'est le drame! Vide comme le désert du Kalahari, résonnant comme le cerveau d'Ève Angeli, durant son absence, le tiroir a manifestement subit un nettoyage minutieux et précis.
Le monde est sans merci.
Ce qui n'empêchera pas Louise de se faire remercier.


Vous consommez, Nous encaissons.

client SUIVANT!

Un soupçon de culture dans un monde insoupçonné

Code à barres/Gencod

Ayant dores et déjà à son actif le traumatisme de plusieurs générations de consommateurs aguerris, appauvrissant les plus pauvres, enrichissant les plus riches, il est le symbole absolu de nos sociétés mercantiles. Son faciès désagréable le relègue souvent au dessous des emballages, face contre terre, ou au dos des boîtes, dans le meilleur des cas, toujours à l'opposé du regard des gens. Il travaille ainsi dans l'ombre de la face cachée de vos produits préférés, le teint blafard, l'air glauque, le ton monotone, nageant le plus souvent dans une harmonieuse alternance de noir et de blanc. Lorsqu'en classe on l'appelle par son code, il est toujours le seul à répondre, car il a la particularité d'être unique. Défiant les lois de la physique, le code barres est chic! Mais pathétique, il vous pousse à lâcher du fric!

Voyant que dans sa froideur il y avait un hic, des Japonais ont eu une idée fantastique, apporter à ce symbole glacial et cynique, la valeur ajoutée délurée d'une touche artistique...
Voilà le genre de choses que l'on peut trouver sur certains produits au pays du soleil levant:
source: darkroastedblend.com

C'est tout pour aujourd'hui.

De la culture pour pas un rond,
Vous consommez, Nous encaissons.

CLiEnt suiVaNt!

La ruée vers l'or

Pas plus tard qu'à l'instant même, alors que mon tube résolument cathodique, basse définition, "has been" comme on n'en fait plus, projetait sur ma rétine un énième épisode de Julie Lescaut, ou des Experts (si si c'est pareil!), je me suis surpris à manger un fromage frais nature 0% de matière grasse, mais au bifidus non-actif parce que c'est une sous-marque.
Réaliser que je mangeais un produit qui n'avait pas été l'objet de toute l'attention nécessairement suffisante pour en faire un yaourt cher, fit soudain surgir dans mon esprit l'étincelle de la révolte, la naissance d'un cheguévarisme inopiné, d'un déchainement de violence intrinsèquement ridicule contre les injustices notoires de la vie, bref, j'ai soudain eu l'irrésistible envie de vous parler, de ce que l'on connait communément sous le nom de "crotte de nez"...
Et comme l'heure du repas approche...

Ce que je m'apprête à dire là peut paraitre très anodin par les temps qui courent, et n'hésitez surtout pas à me gifler si je me trompe, ou à me tabasser à coups de barre de fer si je me fourvoie, mais il y a des moments dans la vie où, contre toute attente et malgré les élections truquées et le bourrage des urnes, on ne sait pas trop quoi faire de nos mains. En temps normal, certains les mettent à contribution dans de nobles entreprises, tels le trafic de drogue et d'organes ou la défense de la veuve et de l'orphelin, tandis que d'autres s'endorment avec les fesses qui grattent et se réveillent avec les doigts qui puent. Chacun son délire, c'est pour une bonne cause. Mais il est une pratique manuelle qui, je dois bien l'avouer, me laisse assez perplexe quant aux bénéfices qu'elle apporte à l'humanité. Ce fléau continue de se répandre à la manière d'une grippe mexicaine ou de gilets jaunes fluo sur les sièges auto, et rien ne semble être en mesure de l'endiguer. Je veux parler de cet intérêt croissant d'une population en crise pour le fouillage de narines, la brocante aux merveilles, la ruée vers le mucus, le curage de nez...

Au fil de mes aventures routières diurnes, je me suis rendu compte que le métro n'avait pas le monopole de cette activité lucrative, le phénomène est aussi très présent sur nos routes. Vous savez bien, on roule tranquillement au volant de notre petite voiture et, au détour d'un rétroviseur ou d'une rotation de la tête, on surprend un automobiliste insouciant en train de chercher des pépites dans ses gros nasaux... A chaque fois, les circonstances de l'incident et le mode opératoire sont tristement les mêmes. Le nez est bien rempli, à tel point qu'on éprouve une douleur en appuyant dessus tellement y'a du monde, et là subitement, se croyant à l'abri des regards et du jugement populaire dans l'intimité que nous offre l'habitacle de notre voiture, nous commettons l'abjecte... Nous recherchons l'introuvable... et tentons désespérément d'attraper celui qui malheureusement ne se laisse jamais prendre... Mothafucka!
C'est fou quand on y réfléchit un peu! (comment ça vous n'avez pas envie d'y réfléchir?), il y a des gens qui pensent que, sous prétexte qu'ils sont dans leur voiture à griller les kilomètres et la couche d'ozone, cela suffit à les faire passer du coté invisible de la force, à les rendre furtif aux yeux d'autrui... et du coup, ça se lâche! L'accident bête! Le doigt ricoche soudain jusque dans les profondeurs, et c'est parti pour une séance de plongée sous-narines en apnée...
En général le criminel n'arrête ses fouilles que lorsqu'il a extirpé des cavernes aux merveilles un candidat suffisamment imposant pour se sentir soulagé... Il le tient bien, le regarde parfois, le roule avec sensualité, et finit par le libérer dans la nature sauvage.
C'est alors que mon cerveau se met soudain à imaginer ce qui doit vraisemblablement se passer dans les voitures aux vitres teintées! Les gens passent surement à l'acte! Ambiance sauce aigre-douce! Rock'n'Roll!
Mais le pire dans cette affaire c'est que la nasophilie aggravée semble toucher toutes les classes de la population, du plus déshérité (jme cure le nez? et alors? c'est la crise oui ou non?) jusqu'au plus à l'aise financièrement (Je ne calcul rien ni personne, je met le doigt dans mon nez! et alors? J'impose le style!).

D'ailleurs à ce propos, pas plus tard que tout à l'heure au boulot, lors d'une interminable réunion, faite d'inutilité verbale et de brassage d'air sous pression, un 250K€ nous a fait l'honneur, que dis-je, le privilège d'un tour d'horizon de sa narine gauche, jusqu'à en saigner... ou quand les euros en masse imposent forcément la Classe!
A mon tour de rendre hommage à cet homme, en le remerciant chaleureusement d'avoir inspiré ce ghetto intellectuel de quelques lignes...

Toujours au poste pour vous faire rêver!
Nous encaissons, Vous consommez.

ClIEnT SuIvAnt!

PS: Oui, oui, la caissière le fait aussi de temps à autres. C'est d'ailleurs ce qui amène ce petit gout sucré à vos batavias...

Rideau de fer

Lundi matin. 1h25 à Vera Cruz, 8h25 à Paris.
H-5 minutes avant l'ouverture de l'hyper.

Une horde de charriots affamés colle le rideau de fer encore baissé de l'entrée principale du magasin. L'instant est irréel. C'est à croire que tout se joue à cet instant précis, le score du prochain OM-PSG, le sort des otages colombiens, la famine en Afrique, les guerres, le trou de la sécu, tchernobyl, le retour d'Evelyne Thomas à la télé...
Moyenne d'âge, la cinquantaine. On sent bien que le charriot n'est pas seulement là pour porter les courses.

C'est alors qu'une voix retentit dans les profondeurs:
Pssshhhhhht... Il est 8h30, votre magasin ouvre ses portes, toute l'équipe est heureuse de vous accueillir et vous souhaite une agréable journée.... Pshhhhhtttt.

D'un mouvement si bien coordonné qu'on croirait qu'il a fait ça durant ces 200 dernières années, un agent de sécurité congolais tourne une clé sans papier dans une serrure certainement en situation irrégulière.
Le rideau métallique commence alors sa lente ascension, à base d'un centimètre par seconde. Les clients n'en peuvent plus d'attendre. Les plus souples commencent à se glisser sous le rideau alors qu'il n'est levé que de 5 centimètres, les autres suivent. Dans un flot continu d'une durée de quelques minutes, tout ce beau monde se déverse alors à l'intérieur du magasin, se faxant de l'autre côté comme le ferait une mauvaise odeur passant sous la porte des toilettes un jour de diarrhée aiguë.

Début des soldes? Veille de Noël? Pas vraiment non...
Plutôt une journée comme les autres.

Les clients les plus rapides passeront en caisse seulement quelques minutes après être entrés dans le magasin, une baguette à la main. Apportant ainsi à la caissière ses premières aigreurs matinales, en lui renforçant encore un peu plus son sentiment de sénilo-phobie.
Oui, oui, la caissière n'affectionne pas particulièrement les personnes du 3ème âge. Paradoxalement, elle leur en veut à la fois de se pointer le matin pour acheter 2 articles qui se battent en duel (ils ont vraiment rien à foutre ces retraités), mais aussi de venir faire leurs courses lors du rush du samedi après-midi (ils ont tous les autres jours de la semaine, pourquoi ils viennent nous faire chier un samedi?).

Tout à fait, vous l'avez bien compris, une caissière, c'est avant tout cosmique et multi-proportionnel.

De bon matin, pour une baguette ou quelques bonbons,
Vous consommez, Nous encaissons.

client suivant!

SMS


Alors, on a les classiques:
Quel sera le prénom de ton prochain petit ami? envoie ARNAK au 6-12-12
A quel âge rencontreras-tu le véritable amour? envoie CAROTTE au 8-13-13
Est ce que votre couple est fait pour durer? envoie FUCK au 6-14-14
Qui étais-tu dans une vie antérieure? envoie BULLSHIT au 8-10-10

Les glauques:
Quel sera l'âge de ta mort? envoie DCD au 6-12-12
Quelles sont tes chances d'attraper le SIDA? envoie VIH au 5-25-25
Peux tu conduire bourré sans mourir? envoie ALCOLO au 8-06-06
Tu vénères satan mais est-ce que satan te vénère? envoie DEVIL au 6-6-666

Les actualités:
Combien de temps resteras-tu avec ton petit copain s'il ne partage pas ton hystérie malsaine pour High School Musical? envoie BIHATCH au 8-13-13
Combien d'années te reste-t-il à vivre étant donnée la crise financière mondiale? envoie MADOF au 10-890
Vas-tu garder ton emploi ou finir sous un pont comme gégé le clodo du 11ème? envoie SUICIDE au 6-12-12

Les racistes:
Seras-tu racheté par les chinois du 13ème? envoie NEMS au 6-18-18
Combien auras-tu d'enfants pour toucher des allocations et ainsi gratter le système? envoie CAF au 8-10-10
Seras-tu expulsé manu-militari du territoire français le jour de ton anniversaire tandis que tu mangeras ton chicken-chica salade-tomate-oignon? envoie KEBAB au 8-18-18

Ces publicités "trash-commercial" featuring une voix d'adolescente pré-pubère fan de Miley Cyrus te rappellent quelque chose? Et pour cause. Depuis quelques mois, elle s'immisce la miss lors de moments propices, dans toutes les pages de pub sur la une ou sur la six, elle glisse ses appels au vice. Tape le 6-12-12 et toi aussi rejoins le monde de l'artifice.

4€50 HT par SMS, 5 SMS minimum. montant crédité aux îles caïman. Un service fourni par EverybodyLovesMoney Production.

Vous consommez, Nous encaissons.

CLIENT SUIVANT!

146

Non, 146 n'est pas le nombre de fois où l'on m'a demandé si la célébrité était dure à vivre... (on me l'a demandé beaucoup plus souvent que ça...)
Ce n'est pas non plus le niveau atteint au sismographe de la honte par les clients qui passent en caisse avec une boîte de préservatifs et une salade en camouflage... Non, non...
Rien à voir également avec le nombre de fois où le chef des caisses s'est fait traiter d'enfant de fennec puant... Absolument pas... (254641)
Non, en fait, le 146, c'était mon identifiant de caissier. Mais c'était avant tout un art de vivre, un état d'esprit, c'était mon numéro, mon blaze, mon fils, ma bataille...

Mardi 8h30.
S'il nous prend l'envie folle de passer en revue l'ensemble des troupes de la ligne de caisse,on obtient quelque chose comme 14 Stéphanie(s), 8 Delphine(s), 5 Audrey(s), 7 Aurélie(s)... bref, un déluge de banalité prénomiale (oui je sais) comme il n'en existe que chez les auteurs de blagues carambar. Heureusement, toute cette hystérie monotone est rayée d'un seul trait par l'ingénieuse association à chaque caissière d'un numéro unique, identifiant parmi les identifiants, anonymizeur de prénoms communs, une touche de glamour dans un monde de brutes.
De cette façon, malgré une évidente violation des droits de l'être humain en tant qu'animal évolué, il ne subsiste alors plus aucun problème de quiproquo d'amalgame en sinéquanone au moment de la distribution des caisses lors de la prise de service, ou à tout autre moment de la vie de caissière où une identification stricte et rigoureuse est nécessaire.
Delphine A. devient 105, Delphine G. est promue 158, Aurélie L. s'octroie un 215, tandis qu'Aurélie D. subit les railleries de son 118.
Comme vous suintez d'envie de le savoir, et que vous êtes des gens biens, voici en exclusivité mondiale et vu de l'intérieur à quoi ressemble une prise de poste dans ce contexte numérologique(attention ça va vite!):

Caissière principale (la chef) : - Bonjour.
Caissière principale: - Allé on se dépêche, y'a du monde...
Caissière principale: - 142?
Caissière 142: - Oui ?
Caissière principale: - 41.
Caissière 142: - Ok.
Caissière principale: - 172?
Caissière 172: - hmm ?
Caissière principale: - caisse 25. caisse prioritaire...
Caissière 172 (l'air glauque): - pfff... encore ?
Caissière principale: - 108?
Caissière 108: - oui ?
Caissière principale: - 31, caisse cartes... (pas de paiement en espèce à cette caisse, la tranquillité assurée!)
Caissière 108 (avec un rictus): - YES PAPA !! jeu de jambes !!!
...
Et la grande loterie du matin continue ainsi jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de numéro à distribuer...
Les caissières partent alors en direction de leur poste de travail, certaines en trainant les pieds comme si elles se dirigeaient vers la mort, d'autres en trainant les pieds comme si elles se dirigeaient vers la mort...
La prochaine fois qu'elles entendront prononcer leur tendre numéro, ce sera pour se faire expédier en pause... tendrement.


Vous consommez, Nous (146,125,254,147,...) encaissons.

Client SuIVanT!

PS: Comme il pourrait nous prendre l'idée étrange d'imaginer un JT sans nicolas sarkozy, on pourrait aussi se dire que j'en rajoute des plâtrées sur le glauque de la situation, et que tout n'est pas si noir dans la vie d'une caissière. C'est pas faux.

Un soupçon de culture dans un monde insoupçonné

TG = Tête de gondole
Idée découverte en 1925 par un stagiaire aux oreilles rappelant les célèbres barques vénitiennes. Un ado boutonneux qu'on payait à l'époque en bonbons pour la gorge. La TG, c'est l'endroit positionné stratégiquement en bout de rayon, bien exposé à la figure du quidam que vous êtes, pour vous faire acheter tout ce que l'on veut que vous achetiez sans que vous le vouliez, sinon ce n'est pas drôle.
Avec cette technique, on a notamment pu vendre un CD à un sourd, un dictaphone à un muet, un LCD 60" à un aveugle, un parapluie à un touareg, un panneau solaire à un breton, et un couscous à un maghrébin...

Prélèvement
Vous l'ignorez peut-être, mais le tiroir-caisse de votre caissière possède un volume fini, dans lequel viennent s'engouffrer au fil de la journée des sommes d'argent absolument scandaleuses. Chèques, billets, monnaie, tickets resto, numéros de téléphone... (un peu de romance ne fait jamais de mal)
Au bout d'un certains montant (4000€ environs... non jdéconne! rangez vos cagoules!) la caisse refuse d'accepter des clients supplémentaires tant que la caissière ne l'a pas soulagée de quelques ronds. L'hôtesse se saisit alors d'une pochette dite "parachute" dans laquelle elle glisse soigneusement les euros (moins ses 10% à elle) qu'elle expédie ensuite dans un réseau pneumatique complexe à air comprimé qui conduit la pochette tout droit dans le coffre fort du magasin. Coffre bien évidemment surveillé par le FBI, la CIA, et Mimi Maty...

C'est tout pour aujourd'hui.

De la culture pour pas un rond,
Vous consommez, Nous encaissons.

CLiEnt suiVaNt!

Le saviez-vous ?

Les "Rollers", sont de drôles de gens qui parcourent le magasin à toute vitesse, au péril de leur vie, pour rapporter à la caissière l'information cruciale dont elle a besoin. Un article qui ne passe pas? Un caissier en manque de petite monnaie? Un prix en caisse scandaleusement différent de celui qui est affiché en rayon? Une invective verbale entre une hôtesse de caisse et un client alcooliquement éméché dont les avances viennent de se faire gentiment recaler? Ou tout simplement une envie de combler un gros gouffre affectif? Non seulement le roller sera l'homme(parfois la femme) de la situation, mais, de surcroît, comme son nom l'indique, le héros des héros possède l'avantage non négligeable de circuler comme le vent à près de 250Km/h sur des rollers, souvent customisés, qui l'emmènent ainsi d'un bout à l'autre du magasin en moins de temps qu'il n'en faut pour se mettre à haïr eric zemmour.

D'ailleurs, saviez-vous qu'en fin de journée le roller peut encore sentir des fourmis dans ses jambes, du fait des vibrations causées par les joints du carrelage ?

Vous consommez, Nous encaissons.

cLieNt sUiVant!

Agitant le neiman ou choyant les sabots (2/2)

Un beau jour de février, qui ressemblait plutôt à un mauvais jour de décembre, j'eus la naïveté perverse de m'imaginer que je passerais ma journée de caisse sans l'ombre d'une barre de rire. Sans problème, sans galère ni artifice, une journée pépère avec distribution rationnée d'un "Bonjour" et d'un "Au revoir" par client, afin de minimiser les clashs, optimiser mon haleine et gérer mes pauses pipi (oui, ce sujet revient souvent, mais on ne sait pas ce que c'est tant qu'on a pas essayé). Mais tant va l'autruche à l'eau qu'a la fin elle se noie la bougresse. Enfonçant mon rouleau thermique dans l'imprimante en sifflotant du Scatman, j'étais loin d'imaginer ce qui allait suivre...


Quelques années auparavant, un homme du nom de James Dyson inventa le premier aspirateur sans sac, sensé libérer l'usager des frais engendrés par l'achat régulier de sac en papiers pour aspirateurs traditionnels. Il rassura cependant la population en leur jurant que ça ne changerait rien pour leur environnement, que la saleté engendrée terminerait tout de même dans un coin du tiers-monde. On est pas des bêtes. Malgré le cout de fabrication bon marché de son invention, assemblé dans un coin reculé de Malaisie, où poussent chaque jour des milliers de petits travailleurs potentiels payés mais aussi frappés au lance-pierre, le prix de vente de l'aspirateur s'est très vite avéré être inabordable pour le commun des mortels, cantonnant la présence du précieux appareil dans les foyers d'une élite de banquiers fortunés que la crise finirait d'assécher quelques années plus tard.

Bref, par cette journée de février, alors que je commençais à peine à tournoyer sur ma chaise profitant d'une accalmie dans les rayons, se présentent à ma caisse un couple de gens d'une population que je n'oserai citer, et ce pour des raisons évidentes de sécurité à la fois corporelle et matérielle (j'ai une famille !). Ces deux personnes ont visiblement décidé de s'offrir l'aspirateur en question. Et là, Mes yeux se plissent et je dis "Stop ton vice !". Mais les apparences sont trompeuses. Ni une, ni deux, ni trois d'ailleurs, je saisis la boite de l'aspirateur qu'ils me tendent à bout de bras afin de scanner son code-barres plaqué-or, ce que mes bras puissants me permettent de faire avec beaucoup d'aisance malgré ce que pèse l'or massif. S'affiche alors à l'écran de ma caisse un intitulé tellement barre-de-rirogène que je vais de ce pas le partager avec vous:
Poêle carref. 15.00 €


Feintant l'air étonné, comme l'excellent acteur que je suis, j'indique aux clients avec un maximum de classe (certains diront que j'ai fait du zèle ce jour là) qu'il y a visiblement une erreur sur le prix, et que si cet aspirateur est bel et bien à 15 euros, je veux bien en acheter pour toute l'Afrique (histoire de donner aux populations meurtries l'occasion de se venger). C'est alors que le mari s'avance vers moi, le faciès aussi coupable que pourrait l'être un pédophile jouant dans la piscine à boules du macdo un jour d'anniversaire, pour m'annoncer que si l'aspirateur est plus cher que ce qu'affiche ma caisse, ils n'en veulent pas. Vicieux comme je le suis aussi, et comme j'affectionne à le rester, je décroche mon téléphone pour appeler le roller afin qu'il vérifie le prix de l'article. "A ce prix là, c'est vraiment une affaire! On va quand même vérifier, c'est peut-être bien vous qui avez raison!". Leur dis-je.
Alors que petit à petit commençaient à perler sur son front les gouttes de la honte et du mépris, le client m'invita, avec un soupçon d'agacement, à raccrocher mon téléphone, m'assurant qu'il avait changé d'avis et qu'il n'en voulait plus! Je finis, grand seigneur, non sans un soupir de satisfaction, par reposer mon téléphone à sa place.
Ce jour là, ils ne sortiront du magasin qu'avec un petit paquet de chewing-gum...
sans sac...


Zèle quand tu nous tiens, l'amour de la profession,
Imprimante dernier cri, et Code-barres en contrefaçon,

Vous consommez, Nous encaissons.

cliEnt suiVant!

PS: R.A.S.? Tu vois toujours rien dans le titre ?

Agitant le neiman ou choyant les sabots (1/2)

Par un mécanisme très bizarre qui échappe encore à l'espèce humaine, et à fortiori aux concurrents de la nouvelle star, le seul fait de rester dans une pièce sans rien y faire du tout (sauf peut-être un mariokart), provoque l'accumulation progressive à même le sol d'une étrange substance nommée "poussière". Cette même substance, lorsqu'elle est présente en quantité suffisante, génère à son tour une armée de petits corps non identifiés intitulés "saleté". Cette union donne alors naissance à l'avènement d'une nouvelle race que l'on connait sous le nom de "crasse", dont le sombre dessein se résume à préparer le terrain pour l'arrivée d'une nation mutante et velue de gênants envahisseurs appelés "détritus".
Conséquence de cet enchainement maléfique, et contre toute attente, les sols devenant très gras sont alors propices à l'exercice du moonwalk, qui s'effectue dans ces conditions avec une aisance et une simplicité sans pareil.

Un beau jour d'une année bissextile qui ne demandait rien à personne, un certain "Rator", Aspi de son prénom, qui n'en pouvait plus de voir les accords de kyoto violés et bafoués sans cesse par des danseurs de moonwalk de plus en plus nombreux, décida d'inventer un appareil génial. Ce bijou d'électronique made in Bangladesh mettrait alors un terme au déluge de performances douteuses d'une jeunesse décadente, en permettant la collecte automatique et sans effort des nuisances poussiéreuses dans un réceptacle magique, pour ensuite les déverser sur l'Afrique, où la population, trop pauvre pour s'acheter des chaussures, n'aurait aucune chance de pratiquer l'abjecte déhanchement.

Des années se sont écoulées. Seuls quelques individus polémiques sont encore en mesure de marcher à reculons, tandis que les aspirateurs ont envahit la surface du globe, laissant l'Afrique dans le dénouement le plus total, croulant sous les détritus de l'indifférence...

à suivre...


Poussière, saleté, crasse, tu connais la chanson,
détritus, miettes et godasses,
Vous consommez, Nous encaissons.

ClienT SuivanT!

PS: comment ça le titre du billet contient un message codé ?

C'est Jaune, c'est moche, ça ne va avec rien, mais ça peut couvrir vos sièges auto.

Chling! Chling! Font les pièces qui frappent le fond du tiroir...
Mais au fait, petits eucalyptus qui lisez ces lignes dans un moment de blues, avez vous seulement idée du moment où, entre deux pauses caca, la caissière se rend compte qu'elle va trop loin dans son délire de caissière?

Serait-ce quand son tiroir caisse est tellement bourré de fric et de montres flik-flak (la montre suisse pour enfant) qu'il se bloque pour des raisons de sécurité, craignant le larcin éhonté d'un client en manque d'honnêteté? Est-ce quand le casier des antivols à valvolo, CD, vêtements, DVD, que la caissière remplit progressivement, se dirige lentement mais vicieusement vers le plein à craquer (...et qu'il craque)? Serait-ce quand la caissière entame son 4ème rouleau d'imprimante de la journée, mais qu'elle n'en est qu'au tout début du balbutiement de postillonnage d'une passionnante matinée la tirant petit à petit vers ce qui ressemble comme deux gouttes de pipi à l'avènement du bout du bout du désespoir? A moins que ça ne soit lorsqu'elle envoie bouler déroulant ses bourlets l'égo dédoublé bien relou d'un client trop chelou?
Sans l'ombre d'un hindou, pour l'hôtesse de caisse aguerrie, chacun de ces symptômes, à valeur de CQFD, lui font réaliser le côté transversalement décalé de ce poste à haute valeur ajoutée qu'elle occupe, et, par la même occasion, de cette ère décadente et méchante qui nous héberge...
Mais elle se dit, qu'après tout, on ose bien porter des sandales avec des chaussettes, alors pourquoi pas ça...

Mais qu'en est-il des conducteurs de voiture, qui se sont vu obligés depuis peu d'agrémenter l'habitacle de leur vroum-vroum d'un gilet tendance tecktonik et d'un triangle de signalisation équilatéral sans être isocèle ? Quand les automobilistes se rendent-ils comptent qu'ils dépassent allègrement les limites de la guise de l'imaginaire?
Si un battement d'aile de papillon dans un slip kangourou en Afrique peut causer la sortie inopiné du dernier album de régine (cet album a créé un buzz entre les toilettes et la salle de bain de la maison du bridge de Pernon-Les-Moisis) , qu'est ce qui peut bien être à l'origine de cette volonté inquiétante de certains automobilistes à transformer leurs gilets jaunes fluo en housse de siège auto, violant ainsi l'intégrité de l'habitacle par une couleur qui ne va avec rien? C'est quoi le délire? Une secte? Un signe de ralliement? un mouvement alter-mondialiste aux ambitions machiavéliques complotant dans l'ombre la déstructuration du continuum espace-temps ?

Les gilets jaunes sur les sièges, certains disent que ça fait "beauf", d'autres que ça fait "tueur en série", certains y voient une montée des vocations pour les métiers de l'égout, d'autres encore pensent qu'on paye trop d'impôts... En tout cas, en ce qui me concerne, une chose est sure, à la question "les tarés du gilet fluo méritent-ils qu'on leur enlève la surprise des Kinders et les blagues des Carambars?", je me contenterai de citer Confucius qui disait: "oui".


Avec une touche d'élégance, et un cerveau où ça ne tourne pas rond,
Vous consommez, Nous encaissons.

CLieNt SuiVanT !