Pourquoi ? mais pourquoi un blog ?

Carrefour est pour, Auchan méchant, Leclerc persévère... Tantôt jolies, tantôt aigries, les caissières de votre hypermarché favori vous inspirent de la pitié, du mépris, de l'indifférence? Vous vous demandez si les "bip!" de la journée résonnent dans leur tête la nuit? Vous vous en foutez? Vous voulez en savoir plus? Sont-elles payées à ne rien faire? Que font-elles lorsqu'elles ne font rien? et Pourquoi une des roues du charriot dit "f*ck!" aux trois autres?
Que vous a-t-on caché sur ce que vous savez déjà? Sur vos habitudes? Etes-vous un vrai client?
Vous pensez tout connaitre sur l'univers extraordinaire du scanner aux multiples rayons lasers? Vous faites très bien la différence entre une batavia et une scarole? Alors faites chauffer la carte bleue, feuilletez votre chéquier pour vous assurez qu'il vous en reste quelques-uns, détachez votre caddie de celui qui le précède, et préparez vous à déchanter comme jamais vous n'avez chanté! Avec vos yeux, vos oreilles et le bout de vos doigts ! Passez donc du côté obscure de la caisse, où rêve et réalité vivent en harmonie comme le salade-tomate-oignon d'un sandwich kebab...
Parce qu'Internet le vaut bien et que le monde part en vrille, un ex-caissier aux chromosomes XY vous fait découvrir ses chroniques complètement à l'ouest!
Suivez le guide!

Rideau de fer

Lundi matin. 1h25 à Vera Cruz, 8h25 à Paris.
H-5 minutes avant l'ouverture de l'hyper.

Une horde de charriots affamés colle le rideau de fer encore baissé de l'entrée principale du magasin. L'instant est irréel. C'est à croire que tout se joue à cet instant précis, le score du prochain OM-PSG, le sort des otages colombiens, la famine en Afrique, les guerres, le trou de la sécu, tchernobyl, le retour d'Evelyne Thomas à la télé...
Moyenne d'âge, la cinquantaine. On sent bien que le charriot n'est pas seulement là pour porter les courses.

C'est alors qu'une voix retentit dans les profondeurs:
Pssshhhhhht... Il est 8h30, votre magasin ouvre ses portes, toute l'équipe est heureuse de vous accueillir et vous souhaite une agréable journée.... Pshhhhhtttt.

D'un mouvement si bien coordonné qu'on croirait qu'il a fait ça durant ces 200 dernières années, un agent de sécurité congolais tourne une clé sans papier dans une serrure certainement en situation irrégulière.
Le rideau métallique commence alors sa lente ascension, à base d'un centimètre par seconde. Les clients n'en peuvent plus d'attendre. Les plus souples commencent à se glisser sous le rideau alors qu'il n'est levé que de 5 centimètres, les autres suivent. Dans un flot continu d'une durée de quelques minutes, tout ce beau monde se déverse alors à l'intérieur du magasin, se faxant de l'autre côté comme le ferait une mauvaise odeur passant sous la porte des toilettes un jour de diarrhée aiguë.

Début des soldes? Veille de Noël? Pas vraiment non...
Plutôt une journée comme les autres.

Les clients les plus rapides passeront en caisse seulement quelques minutes après être entrés dans le magasin, une baguette à la main. Apportant ainsi à la caissière ses premières aigreurs matinales, en lui renforçant encore un peu plus son sentiment de sénilo-phobie.
Oui, oui, la caissière n'affectionne pas particulièrement les personnes du 3ème âge. Paradoxalement, elle leur en veut à la fois de se pointer le matin pour acheter 2 articles qui se battent en duel (ils ont vraiment rien à foutre ces retraités), mais aussi de venir faire leurs courses lors du rush du samedi après-midi (ils ont tous les autres jours de la semaine, pourquoi ils viennent nous faire chier un samedi?).

Tout à fait, vous l'avez bien compris, une caissière, c'est avant tout cosmique et multi-proportionnel.

De bon matin, pour une baguette ou quelques bonbons,
Vous consommez, Nous encaissons.

client suivant!

1 commentaire:

Christine a dit…

C'est bien vrai !
Ya aussi le fait que, bien que ces clients aient 2 articles, il choisissent de payer avec un billet de 50 euro...Le pire le matin lorsque l'on vient à peine d'ouvrir sa caisse...