Pourquoi ? mais pourquoi un blog ?

Carrefour est pour, Auchan méchant, Leclerc persévère... Tantôt jolies, tantôt aigries, les caissières de votre hypermarché favori vous inspirent de la pitié, du mépris, de l'indifférence? Vous vous demandez si les "bip!" de la journée résonnent dans leur tête la nuit? Vous vous en foutez? Vous voulez en savoir plus? Sont-elles payées à ne rien faire? Que font-elles lorsqu'elles ne font rien? et Pourquoi une des roues du charriot dit "f*ck!" aux trois autres?
Que vous a-t-on caché sur ce que vous savez déjà? Sur vos habitudes? Etes-vous un vrai client?
Vous pensez tout connaitre sur l'univers extraordinaire du scanner aux multiples rayons lasers? Vous faites très bien la différence entre une batavia et une scarole? Alors faites chauffer la carte bleue, feuilletez votre chéquier pour vous assurez qu'il vous en reste quelques-uns, détachez votre caddie de celui qui le précède, et préparez vous à déchanter comme jamais vous n'avez chanté! Avec vos yeux, vos oreilles et le bout de vos doigts ! Passez donc du côté obscure de la caisse, où rêve et réalité vivent en harmonie comme le salade-tomate-oignon d'un sandwich kebab...
Parce qu'Internet le vaut bien et que le monde part en vrille, un ex-caissier aux chromosomes XY vous fait découvrir ses chroniques complètement à l'ouest!
Suivez le guide!

146

Non, 146 n'est pas le nombre de fois où l'on m'a demandé si la célébrité était dure à vivre... (on me l'a demandé beaucoup plus souvent que ça...)
Ce n'est pas non plus le niveau atteint au sismographe de la honte par les clients qui passent en caisse avec une boîte de préservatifs et une salade en camouflage... Non, non...
Rien à voir également avec le nombre de fois où le chef des caisses s'est fait traiter d'enfant de fennec puant... Absolument pas... (254641)
Non, en fait, le 146, c'était mon identifiant de caissier. Mais c'était avant tout un art de vivre, un état d'esprit, c'était mon numéro, mon blaze, mon fils, ma bataille...

Mardi 8h30.
S'il nous prend l'envie folle de passer en revue l'ensemble des troupes de la ligne de caisse,on obtient quelque chose comme 14 Stéphanie(s), 8 Delphine(s), 5 Audrey(s), 7 Aurélie(s)... bref, un déluge de banalité prénomiale (oui je sais) comme il n'en existe que chez les auteurs de blagues carambar. Heureusement, toute cette hystérie monotone est rayée d'un seul trait par l'ingénieuse association à chaque caissière d'un numéro unique, identifiant parmi les identifiants, anonymizeur de prénoms communs, une touche de glamour dans un monde de brutes.
De cette façon, malgré une évidente violation des droits de l'être humain en tant qu'animal évolué, il ne subsiste alors plus aucun problème de quiproquo d'amalgame en sinéquanone au moment de la distribution des caisses lors de la prise de service, ou à tout autre moment de la vie de caissière où une identification stricte et rigoureuse est nécessaire.
Delphine A. devient 105, Delphine G. est promue 158, Aurélie L. s'octroie un 215, tandis qu'Aurélie D. subit les railleries de son 118.
Comme vous suintez d'envie de le savoir, et que vous êtes des gens biens, voici en exclusivité mondiale et vu de l'intérieur à quoi ressemble une prise de poste dans ce contexte numérologique(attention ça va vite!):

Caissière principale (la chef) : - Bonjour.
Caissière principale: - Allé on se dépêche, y'a du monde...
Caissière principale: - 142?
Caissière 142: - Oui ?
Caissière principale: - 41.
Caissière 142: - Ok.
Caissière principale: - 172?
Caissière 172: - hmm ?
Caissière principale: - caisse 25. caisse prioritaire...
Caissière 172 (l'air glauque): - pfff... encore ?
Caissière principale: - 108?
Caissière 108: - oui ?
Caissière principale: - 31, caisse cartes... (pas de paiement en espèce à cette caisse, la tranquillité assurée!)
Caissière 108 (avec un rictus): - YES PAPA !! jeu de jambes !!!
...
Et la grande loterie du matin continue ainsi jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de numéro à distribuer...
Les caissières partent alors en direction de leur poste de travail, certaines en trainant les pieds comme si elles se dirigeaient vers la mort, d'autres en trainant les pieds comme si elles se dirigeaient vers la mort...
La prochaine fois qu'elles entendront prononcer leur tendre numéro, ce sera pour se faire expédier en pause... tendrement.


Vous consommez, Nous (146,125,254,147,...) encaissons.

Client SuIVanT!

PS: Comme il pourrait nous prendre l'idée étrange d'imaginer un JT sans nicolas sarkozy, on pourrait aussi se dire que j'en rajoute des plâtrées sur le glauque de la situation, et que tout n'est pas si noir dans la vie d'une caissière. C'est pas faux.

2 commentaires:

Christine a dit…

Yavait peut être 14 Stéphanie(s), 8 Delphine(s), 5 Audrey(s), 7 Aurélie(s)... Mais combien y avait-il d'Anis ??? Peut être qu'un seul .. :P

Darko Leptique a dit…

Affirmatif ! Un, et un seul :D
Probablement ce qui m'a permis de ne pas me noyer dans l'océan des palpitantes péripéties de la caisse.