Un Lundi, 13h00. Dans le magasin c'est "ground zéro". Les clients ont déserté les rayons. Les estomacs affamés associés à la mort prématurée du pouvoir d'achat n'ont épargné personne. En caisse -10 articles, une caissière se ronge les ongles en attendant un hypothétique client qui, en arrivant à sa caisse, lui soutiendra qu'elle s'ennuyait, ou, au mieux, qu'elle se cachait (hmmm...). Il sera le 14ème en 2 heures (portant le compteur à 462 pour l'année), à balancer à la caissière "La" réplique qui finira de dérouler le rouleau du ras-le-bol. La pauvre femme cherchera alors un objet tranchant à sa portée pour se taillader les veines. En vain. Elle finira par sourire au client tandis qu'elle jettera un coup d'œil furtif sur son panier pour s'assurer qu'il en a moins de 10.
A quelques mètres de là, en caisses "normales", 2 autres caissières se font face. Idem. Pas de clients. L'une est au téléphone avec une des caissières principales à qui elle mendie le ramassage des paniers, cette activité qui consiste à ramener à l'entrée du magasin les paniers déposés en caisse par les clients. C'est fou comme on devient serviable et plein d'initiative quand il s'agit d'esquiver la caisse... Les paniers ont déjà été fait. Sa collègue d'en face, quant à elle, feuillète le télé-magasine de la semaine suivante. Elle y récupère les derniers ragots, se dit que ce soir elle regardera "les experts", puis lit son horoscope, sponsorisé par l'association des maîtres escrologues, qui lui prédit des rencontres à court terme... Elle a vraiment raison d'y croire. Un client arrive...
Il commence à vider son charriot sur le tapis, et, avec la grâce de l'animal apeuré, il glisse à la caissière un "bonjour" qu'elle n'entendra pas.
- "Non non c'est bon laissez-les dans le charriot! pas la peine de les sortir!"
"Vous avez 2 packs d'eau c'est ça?" --> 2, Quantité, 1019, Entrée. "Et 4 baguettes?"--> 4, Quantité, 2304, Entrée. "ça marche...".
L'eau et les baguettes sont comptabilisées, la caissière case ses fesses au fond de sa chaise. Les premiers "bips!" se font entendre.
Sa collègue d'en face, qui n'en a pas fini avec le téléphone, se la coule douce. D'ailleurs elle se la coule tellement douce qu'elle arrive, par un procédé fort habile dont nous ne dévoilerons pas les secrets, à faire croire aux clients qui passeraient par là, désireux de payer, que celle-ci est occupée à des tâches autrement plus importantes. Elle arrive ainsi à esquiver un deuxième charriot qui se positionne donc dans la file d'attente de sa collègue qui travaillait déjà...
L'ambiance est électrique, la tension est palpable. L'une des 2 caissières s'active à scanner de la batavia et du poulet rôti alors que l'autre est en plein kiff, à ne rien faire. Entre les deux caissières un regard est échangé, l'aigreur se pointe en force, celle qui travaille ressent au plus profond d'elle comme un indescriptible sentiment d'injustice. Puis un autre charriot s'ajoute à sa file. C'est la goutte de pipi qui fait déborder le sac à caca, elle en a marre, et glisse gentiment aux clients qui viennent de se placer que s'ils le souhaitent ils ont à leur disposition une caisse libre juste à côté où la caissière se fera un plaisir de lâcher son téléphone pour les accueillir, dans la joie, la bonne humeur...
Les 2 collègues se regardent. L'art du sourire hypocrite s'exécute. Sourire ami, sourire aigri, aussi authentique qu'une mamie danse la tecktonik, le sourire est tout de même bien là.
Des gamineries ? Ouais peut-être...
Vous consommez, Nous encaissons.
CliEnt SuIvaNt !
Il commence à vider son charriot sur le tapis, et, avec la grâce de l'animal apeuré, il glisse à la caissière un "bonjour" qu'elle n'entendra pas.
- "Non non c'est bon laissez-les dans le charriot! pas la peine de les sortir!"
"Vous avez 2 packs d'eau c'est ça?" --> 2, Quantité, 1019, Entrée. "Et 4 baguettes?"--> 4, Quantité, 2304, Entrée. "ça marche...".
L'eau et les baguettes sont comptabilisées, la caissière case ses fesses au fond de sa chaise. Les premiers "bips!" se font entendre.
Sa collègue d'en face, qui n'en a pas fini avec le téléphone, se la coule douce. D'ailleurs elle se la coule tellement douce qu'elle arrive, par un procédé fort habile dont nous ne dévoilerons pas les secrets, à faire croire aux clients qui passeraient par là, désireux de payer, que celle-ci est occupée à des tâches autrement plus importantes. Elle arrive ainsi à esquiver un deuxième charriot qui se positionne donc dans la file d'attente de sa collègue qui travaillait déjà...
L'ambiance est électrique, la tension est palpable. L'une des 2 caissières s'active à scanner de la batavia et du poulet rôti alors que l'autre est en plein kiff, à ne rien faire. Entre les deux caissières un regard est échangé, l'aigreur se pointe en force, celle qui travaille ressent au plus profond d'elle comme un indescriptible sentiment d'injustice. Puis un autre charriot s'ajoute à sa file. C'est la goutte de pipi qui fait déborder le sac à caca, elle en a marre, et glisse gentiment aux clients qui viennent de se placer que s'ils le souhaitent ils ont à leur disposition une caisse libre juste à côté où la caissière se fera un plaisir de lâcher son téléphone pour les accueillir, dans la joie, la bonne humeur...
Les 2 collègues se regardent. L'art du sourire hypocrite s'exécute. Sourire ami, sourire aigri, aussi authentique qu'une mamie danse la tecktonik, le sourire est tout de même bien là.
Des gamineries ? Ouais peut-être...
Vous consommez, Nous encaissons.
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