Un jour, parmi tant d'autres, se pointent à ma caisse -10 une femme et son petit garçon. Jusque là rien d'anormal, si ce n'est que l'enfant semblait relativement éveillé pour son âge. Il avait l'air d'avoir 6 à 8 ans bien tassés et déjà fusait dans son esprit un soucis de la cohérence et des choses bien faites. Dans les bras de sa maman, une baguette de pain à 35 centimes d'euros dans son emballage plastique breveté, et quelques articles inattendus trouvés ça et là sur le trajet menant au rayon boulangerie (Boule-Pâte pour les intimes). S'approche alors de nos deux amis un monsieur d'une cinquantaine d'années, probablement un ami de la famille, qui entame alors avec la mère une conversation à tendance pseudo-politique. Il a l'air de s'y connaitre, il maîtrise. Il se lance alors dans de grandes envolées lyriques faites de grandes phrases du genre "De toute façon que ce soit Chirac ou un autre..." ou encore "C'est toujours mieux que de se casser un bras...". Jusque là, pas de problème, il ne fait que s'aventurer là où la moyenne des "philosophes de PMU" puisent leur inspiration. Puis, dans un élan de génie lui vient LA phrase! Celle par qui le drame est arrivé! Celle par qui le drame subsiste probablement encore... "De toute façon, comme dirait l'autre, Raffarin tête de chien, Chirac tête de...... euh.... tête de lard...". D'un air désespéré, le gamin, qui a suivi cette conversation 5 étoiles avec la plus grande attention, se met à tirer sur la veste de sa mère, tentant d'attirer son regard. Une fois que celle-ci a baissé la tête, il lui fait part de la supercherie... En effet, il n'a pas échappé à l'enfant que le monsieur, qui a tenté une approche par le nord afin de pénétrer dans le monde très fermé de la satire politique musicale, a complètement raté son coup en cherchant une rime qu'il ne trouva jamais... "Maman, Maman, ça rime pas !!!", lança donc le petit. Triste réalité pour notre philosophe, qui feint ne pas avoir entendu la judicieuse intervention du gamin. Après un moment de gêne, le quinquagénaire poursuit sa conversation... Il ne sera plus jamais le même homme...
Vous consommez, Nous encaissons.
CLienT SUivAnT !
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